Béatrice Abollivier

Béatrice AbollivierPréfète

Sortie de l’ENA en 1995, vous êtes préfète depuis 2007. Ceci ne saurait cependant résumer la richesse de votre parcours. Pouvez-vous nous le décrire ?

J’ai toujours été intéressée par la chose publique. Mon expérience professionnelle avant l’ENA, je l’ai acquise essentiellement comme assistante parlementaire à l’Assemblée nationale, en cabinet ministériel ou au Parlement européen sur la période 1978-1990. J’ai également été entre-temps directrice commerciale dans une agence de communication. C’est ce parcours qui m’a permis de justifier des huit années nécessaires pour le 3e concours.

A la sortie de l’ENA, j’ai choisi le ministère de l’Intérieur. Mes premières affectations étaient en administration centrale , pour des raisons privées, à la direction des libertés publiques et des affaires juridiques où j’ai occupé deux postes successifs. Puis est venu le temps de la mobilité statutaire que j’ai effectuée à la Croix Rouge, un peu par hasard. Mon objectif était de moderniser et de professionnaliser sa gestion pour faire face aux exigences de rigueur et de transparence attendues des associations. Ce poste recouvrait essentiellement des fonctions de gestion et de coordination. Mon statut d’énarque m’a incontestablement aidée la première année, vis-à-vis de la gouvernance notamment, pour entamer la réorganisation au regard des enjeux.

Quel regard portez-vous sur le 3e concours, sur sa spécificité, sur la diversité de son recrutement ?

Je porte un regard très positif sur le 3e concours car il permet à la fonction publique de recruter des profils très divers, ayant une expérience du monde du travail qui enrichit les administrations où ils servent. Ils ont également une vision extérieure et des méthodes de travail différentes qui sont appréciables dans les fonctions qu’ils exercent.

J’ai travaillé quand j’étais préfète de Dordogne avec une secrétaire générale issue du 3e concours également. Son ouverture d’esprit, sa réactivité et son sens du dialogue étaient liés à son expérience antérieure et je crois pouvoir dire que nous avons formé une équipe de choc au moment de la mise en place de la réforme de l’administration territoriale de l’État. De même, j’ai accueilli il y a quatre ans en préfecture un stagiaire ENA issu du 3e concours ; compte tenu de son expérience et de ses compétences professionnelles, j’ai pu lui confier de vraies responsabilités durant son stage et je pense l’avoir considéré davantage comme un collaborateur que comme un stagiaire.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un souhaitant passer le concours ?

Je lui conseillerais de le faire s’il souhaite réorienter sa carrière mais seulement dans un souci de service public et d’intérêt général. S’il n’est pas motivé par ces considérations, la greffe ne peut pas prendre. Pour autant, et à l’aune des promotions sorties jusqu’à présent, je pense que cela ne concerne qu’une minorité.

Consultez le CV de Béatrice Abolivier sur le site de la préfecture du Seine-et-Marne